Hommage à Denise BOMBARDIER.

Hommage à la journaliste et romancière québécoise disparue le 4 juillet 2023 à l’âge de 82 ans.

Denise BOMBARDIER est née à Montréal en 1941. Elle fut chroniqueuse, romancière, essayiste, productrice et animatrice de télévision. Elle a travaillé pour Radio-Canada durant plus de 30 ans.

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Cette journaliste québécoise avait lancé un pavé dans la mare en 1990 sur le plateau d’Apostrophes, où elle était invitée en même temps que Gabriel Matzneff, interviewé par Bernard Pivot sur le nouveau volume de son journal intime dans lequel il ne faisait pas mystère de son goût pour les jeunes filles de moins de 16 ans. Au milieu d’un parterre d’écrivains mutiques ou acquis à la cause de l’écrivain, Denise Bombardier osa dire que Matzneff, s’il n’avait pas une telle aura littéraire, « aurait des comptes à rendre à la justice » et que « la littérature ne peut pas servir d’alibi à tout ».

Qui était donc Denise Bombardier ? Le titre de son premier roman, « Une enfance à l’eau bénite« (1985), est éloquent. A ses débuts, elle ferraille contre le poids de la famille et de l’Eglise, recendique l’héritage de ses tantes qui portaient la culotte (« Edna, Irma, Gloria« , 2007). A l’université, où elle obtient une maîtrise en sciences politiques, surnommée « la Simone de Beauvoir du campus », elle milite pour l’indépendance du Québec. Même si elle épousa sur le tard un professeur d’université anglais, grand amour qu’elle raconta dans « L’Anglais » (2012), elle était une francophone invétérée. En 2014, elle publia un « Dictionnaire amoureux du Québec« , où elle dit à quel point le fameux discours de De Gaulle en 1967 l’avait bouleversée.

Dans les années 1970, lors de sa première visite en France, à la descente de l’avion, elle s’était agenouillée pour embrasser le sol. En 2000, elle publia un pamphlet virulent dans lequel elle clamait son amour de la France en lui disant ces quatre vérités.

Entrée à Radio Canada en 1975, elle anima de nombreuses émissions, reçut notamment Georges Simenon, Giscard d’Estaing, François Mitterrand. Sa liberté de parole lui valut d’être remerciée en 2004 pour avoir critiqué le mariage homosexuel. Elle continua de s’exprimer sans entraves dans Le Journal de Montréal.

La plupart de ses romans sont des comédies de mœurs contemporaines. Dans « Ouf » (2002), par exemple, elle critiquait le jeunisme et prenait la défense des femmes de 50 ans, affirmant qu’elles étaient « drôles, positives et beaucoup plus intéressantes qu’à 30 ans ».

Une femme à contre-courant dont la voix manquera.

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