La Bourgogne la nuit avec Claude LOUGNOT.

Philosophe de formation, ancien journaliste durant plus de trente ans au Bien Public, assurant aussi une rubrique cinéma au Journal de Saône-et-Loire, Claude LOUGNOT a déjà livré une dizaine d’ouvrages.
Sorti au printemps 2013, « La Bourgogne la nuit » (Ed. de Bourgogne) est un essai sur la nuit en Bourgogne depuis l’an mil, notamment avec les écrits de Raoul Glaber. Grâce à ce moine, on dispose d’une histoire de la Bourgogne à cette époque, même s’il entendait écrire une histoire de la chrétienté.

La Bourgogne la nuit

L’ouvrage s’ouvre avec les moines de Cluny et se termine par la démocratisation de la fée électricité (l’invention d’Edison), parvenant à vaincre les ténèbres qui ont toujours fait peur à l’homme. Les rues seront rendues plus sûres par l’installation de lanternes, notamment sous le règne du Roi-Soleil (1661 – 1715).

Quand on pense aux nuits du Moyen-Âge dans les cloîtres, on pense aux apparitions du Griffu (le diable), l’ennemi de Dieu. Raoul Glaber, grand chroniqueur médiéval, en rend compte dans ses récits de visions nocturnes.
L’entretien aborde également l’univers de la sorcellerie, notamment en Puisaye, grande terre de sorcières et de sorciers (de même que le Morvan saône-et-loirien). Les messes noires (ou sabbats) sont des messes à l’envers (où tout est souillé : l’hostie est imprégnée de l’urine d’un bouc). Les phénomènes de sorcellerie ont été largement chroniqués, car l’être humain est fasciné par l’irrationnel. La contre-réforme catholique joua un rôle essentiel dans la lutte des hérétiques et de son cortège de sorcellerie, d’où de nombreux procès de sorcellerie touchant des religieuses possédées par le Diable (Cf. Affaire de Barbe Buvée, à Auxonne).

Écoutez l’émission :

L’émission aborde des aspects plus légers, tels les Gaillardons de Chalon-sur-Saône, avec son cortège d’acteurs, de farceurs musiciens bruyants. Le Carnaval joue un rôle important de même que les charivaris.
Il faut distinguer les nuits profanes (Carnaval, chandeleur…) des nuits sacrées.

Noël retient toute notre attention. Avant l’avènement de la « civilisation lente » (selon le mot d’Henri Vincenot), toutes les occasions étaient bonnes pour se retrouver. Le pater familias se préoccupait de trouver une bûche (en bois fruitier ou en chêne) qui devait brûler durant toute la nuit du 25 décembre. Etrange nuit de Noël au cours de laquelle les animaux parlent !

Claude LOUGNOT explique ce que sont les escraignes à Dijon, du temps des Ducs. Pour se chauffer, étaient construites des petites huttes (ou cadoles) en torchis dans lesquelles étaient organisées des veillées au cours desquelles étaient échangées des histoires essentiellement scatologiques (d’où le fameux Bourguignon salé).
N’oublions pas la tradition des Mais : elle concerne la vie de la communauté. Les Mais servaient à désigner par apposition de jeunes arbres coupés sur les façades des maisons où résidaient des jeunes filles à marier.
Parmi les mystères à mettre en valeur, celui des meneurs de loups (mythe, légende, fantasmes, réalités ?).

Lien utile :

Vers les éditions de Bourgogne : http://www.editionsdebourgogne.com/

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