HOMMAGE A LUCETTE DESVIGNES.

Suite à la disparition de Lucette DESVIGNES le 14 février 2024, à Dijon, dans sa 98e année, Wagon-Livres rend hommage à la romancière, nouvelliste, dramaturge, poète et blogueuse. L’émission propose des extraits d’entretiens enregistrés en 2012 et 2013 au cours desquels Lucette Desvignes revient sur sa jeunesse à Chalon-sur-Saône durant l’Occupation : «Mon adolescence m’a été volée».

Écoutez l’émission : 

Née à Mercurey (Saône-et-Loire) le 1er mai 1926, Lucette DESVIGNES  a passé toute sa jeunesse à Chalon-sur-Saône où elle a enseigné l’anglais pendant dix ans, après Auxerre (lycée Paul Bert) et Louhans.  Elle aura ensuite vécu à Dijon, au milieu de ses chats.

Licenciée en droit, agrégée d’anglais, docteur ès Lettres, elle a ensuite enseigné la littérature comparée et l’histoire du théâtre à Lyon et à Saint-Etienne durant 25 ans.
Auteur de deux sagas (« Les Mains nues » 〈Ed. Mazarine〉, prix Bourgogne 1986; « Les Nœuds d’argile », prix Roland Dorgelès 1982; « Les Mains libres » 〈Ed. François Bourin〉), de contes et de son autobiographie, « Le Miel de l’Aube » (récit d’une enfance en Bourgogne sous l’Occupation), parue en 1999 aux éditions de L’Armançon.L’œuvre de Lucette DESVIGNES (théâtre, poèmes, plus de cent nouvelles), à l’exception des romans et suites romanesques, a été traduite et publiée aux Etats-Unis (aux éditions The Edwin Mellen Press, New York).

Une biographie de Lucette Desvignes a été publiée en français par les éditions de l’Armançon sous le titre « Lucette Desvignes sur le chemin de la vendange » (2004) et écrite par le Dr Jerry L. Curtis.

Il faut aussi mentionner de très nombreux recueils de nouvelles : « Canicule » (Ed. Aléi, 1987), « Famille, familles » (Ed. Aléi, 1988), « Affaires de familles » (Ed. de L’Armançon, 2001), « Arabesques du matin »-« Arabesques du soir » (Ed. Findakly, 2007), « Nouvelles à chuchoter au crépuscule » (Ed. de Bourgogne, 2011), « La Vie à deux » (Ed. Rhubarbe, 2016)…Nous vous encourageons à découvrir  les  contes  de  Lucienne  Desvignes:  « Contes  du  vignoble » mais  aussi ses  contes  de Noël  : « Le Père  Noël est un chien » et « Treize contes de Noël » parus  aux  éditions  de  L’Armançon.  Ses contes de Noël  ont  même  connu  une  édition  roumaine  (Livpress, Bucarest,  2006, nouvelle  édition en 2011).

« Je ne sais pas si les chats m’inspirent, en tout cas, ils vivent avec moi d’une manière très très proche. J’ai plusieurs chats que j’entoure de sollicitude, et qui me donnent en échange tout leur amour, toute leur tendresse, et qui dorment avec moi bien entendu. Et je ne pourrais pas imaginer que, jusqu’au bout, je vivrais sans chat. Donc c’est tout à fait normal que les chats apparaissent dans mes textes. » » Les années d’enfance ont été heureuses et fructueuses, et puis les années d’adolescence l’ont été aussi, car elles m’ont formé le caractère. Mais elles ont été tristes aussi, mais tout cet ensemble, je crois, était capable de préparer à une vie utile. Voyez, je crois avoir eu une vie utile…  J’espère avoir eu une vie utile. J’en ai souvent des confirmations quand je retrouve des anciennes élèves ou des anciens étudiants, quand ils évoquent ce que je leur ai appris, ou ce que je leur ai apporté, je me rends compte que cela correspond à une vie utile, et j’en suis très contente. Mais je crois que les sources de cette vie utile, je les ai trouvées bien entendu dans l’exemple de mes parents, mais aussi dans ces années d’adolescence où je me suis forgé le caractère, même si parfois c’était dans la douleur. »

« J’ai milité toute ma vie contre la vivisection, contre les expériences sur les animaux. J’ai milité, même de façon assez violente parfois. Et maintenant que j’arrive à la fin de ma vie, je me rends compte que je ne suis pas sûre du tout que cela ait eu une influence quelconque. On continue à faire des choses abominables, non seulement honteuses du point de vue moral mais qui n’apportera rien sur le plan médical.(…) C’est pour vous dire que je suis toujours en alerte en ce qui concerne les souffrances des animaux. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas qu’elles existent, et qui s’en moquent éperdument. «