Jean-Yves BOURSIER pour « D’Auxerre à Mauthausen et Prague. Le voyage de Robert Simon dans le siècle » (Ed. du Croquant). 2e et dernière partie.

2e et dernière partie de l’entretien avec Jean-Yves BOURSIER pour son essai « D’Auxerre à Mauthausen et Prague. Le voyage de Robert Simon dans le siècle » (Ed. du Croquant).

Pour écouter l’émission :

 

Robert SIMON est né en 1909, dans l’Yonne, à Noyers sur Serein. Son enfance est marquée par le deuil de son père, petit vigneron, emporté par la Grande Guerre. Orphelin, il devient alors pupille de la nation. Son éveil politique est précoce. En 1932, il adhère à la section socialiste (SFIO) d’Auxerre, et reste fidèle au socialisme jaurésien de son père. Il a la haine de la guerre et des notables, notamment de Pierre-Etienne Flandin (Alliance démocratique, député de 1912 à 1942).

Robert SIMON devient instituteur en 1927 (1er poste à Noyers-sur-Serein, puis Dicy, puis Migennes). De 1931 à 1932, il est aussi correcteur au Petit Régional (quotidien républicain proche du député-maire d’Auxerre Renaitour).

En 1932, il effectue son service militaire dans l’infanterie, et refuse de suivre les EOR, ce qui lui vaut 200 jours de consigne et 4 fois 8 jours de prison.

Le 16 septembre 1939, il déserte de son régiment. L’instituteur est alors révoqué par Daladier, condamné par le Tribunal militaire de la 58e division d’Infanterie à six ans de prison.

Jean-Yves BOURSIER raconte le parcours de Robert SIMON durant l’Occupation, notamment son activité dans la clandestinité, d’abord dans un réseau gaulliste puis, après son adhésion au Parti communiste( janvier 1942), aux côtés des FTP (Francs Tireurs et Partisans). Arrêté le 26 octobre 1942, torturé, la police française le livre aux Allemands. Il devient le matricule 25546, et sera déporté à Mauthausen puis, en mars 1944 à Ebensee (Autriche).

L’émission évoque l’organisation clandestine mise en place par les déportés communistes dans les camps.

Le 6 mai 1945, l’armée américaine libère le camp d’Ebensee.

A son retour dans l’Yonne, Robert SIMON devient permanent du PCF en charge du journal Le Travailleur de l’Yonne. Affecté à Paris et à Prague de 1949 à 1953 pour travailler au Conseil Mondial de la Paix, il s’occupe de la revue Défense de la Paix. Réintégré comme instituteur dans l’Yonne en 1953, il s’implique dans la défense des droits des déportés au sein de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance) et de l’Amicale de Mauthausen. A partir de 1959, il participe à l’opposition interne au sein du PCF avec le groupe « Unir » jusqu’à son exclusion en novembre 1970. Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie pour mater la rébellion des communistes tchèques contre la mainmise soviétique. Robert SIMON prend publiquement position contre la politique soviétique en Tchécoslovaquie.

Robert SIMON est mort à Auxerre le 13 décembre 1998.

 

Professeur en anthropologie à l’université de Nice, Jean-Yves BOURSIER est l’auteur de plusieurs ouvrages (notamment « Armand Simonnot, bûcheron du Morvan, Communisme, Résistance, Maquis » aux éd. de L’Harmattan en 2013)  et articles, et ses travaux portent sur la construction de la mémoire sociale, sur une anthropologie politique des processus de fabrication du passé, les processus de patrimonialisation, la muséification et sur les processus de construction du récit historique.

Un entretien enregistré à l’Hôtel Avallon Vauban, 53 rue de Paris, le 22 octobre 2020, à Avallon. Remerciements à Christiane et Dominique BARBE, gérants de cet établissement.

 

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1 réponse

  1. Catherine SIMON dit :

    Merci pour cette deuxième émission sur mon père. Vos questions à JY Boursier permettent bien de synthétiser ce qu’il faut comprendre du contexte complexe et de la forte personnalité de Robert Simon.
    Votre voix radiophonique ajoute à l’intérêt de votre rubrique. J’en écouterai d’autres numéros.

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