Jean-Yves BOURSIER pour « D’Auxerre à Mauthausen et Prague. Le voyage de Robert Simon dans le siècle » (Ed. du Croquant).

Entretien avec Jean-Yves BOURSIER pour son essai « D’Auxerre à Mauthausen et Prague. Le voyage de Robert Simon dans le siècle » (Ed. du Croquant).

Pour écouter l’émission :

 

Auxerre, Paris, Mauthausen et Prague, telles sont les grandes étapes dans la traversée du « court XXe siècle » de Robert Simon, instituteur de l’Yonne. Né à Noyers-sur-Serein (89) en 1909, orphelin de guerre, socialiste à la SFIO puis au PSOP pivertiste, pacifiste, il est l’un des responsables dans l’Yonne des Comités antifascistes des années 30. En septembre 1939, il déserte puis participe brièvement à Paris en 1940au regroupement d’anciens socialistes et trotskistes du Mouvement National Révolutionnaire. Il rejoint le réseau gaulliste « Dastard » en septembre 1941, adhère au PCF en janvier 1942 et participe à la résistance armée avec le « Détachement Valmy » de l’Organisation spéciale et des FTP. Arrêté par la police de Vichy en octobre 1942, torturé, livré aux Allemands, il est déporté à Mauthausen (Nuit et Brouillard) du 28 mars 1943 jusqu’au 6 mai 1945 où il est membre actif de la résistance communiste dans le camp.

A son retour dans l’Yonne, il devient permanent du PCF en charge du journal Le Travailleur de l’Yonne. Affecté à Paris et à Prague de 1949 à 1953 pour travailler au Conseil Mondial de la Paix, il s’occupe de la revue Défense de la Paix. Réintégré comme instituteur dans l’Yonne en 1953, il s’implique dans la défense des droits des déportés au sein de la FNDIRP et de l’Amicale de Mauthausen. A partir de 1959, Robert SIMON participe à l’opposition interne au sein du PCF avec le groupe « Unir » jusqu’à son exclusion en 1970 à la suite de son soutien au « Printemps de Prague ».

A travers le témoignage de cet homme à la trajectoire très singulière, impliqué dans les combats du XXe siècle, l’auteur propose une compréhension du siècle sous un nouvel éclairage, opère une mise à plat des réécritures de la Résistance et du mouvement communiste, procède à un examen détaillé des aléas des « gauches » françaises au regard des deux grandes guerres. Il met en lumière une expérience individuelle de résistance, de refus de l’entre-soi provincial et corporatiste, une recherche d’enrichissement intellectuel par la politique et l’écriture.

 

Professeur en anthropologie à l’université de Nice, Jean-Yves BOURSIER est l’auteur de plusieurs ouvrages (notamment « Armand Simonnot, bûcheron du Morvan, Communisme, Résistance, Maquis » aux éd. de L’Harmattan en 2013)  et articles, et ses travaux portent sur la construction de la mémoire sociale, sur une anthropologie politique des processus de fabrication du passé, les processus de patrimonialisation, la muséification et sur les processus de construction du récit historique.

Un entretien enregistré à l’Hôtel Avallon Vauban, 53 rue de Paris, le 22 octobre 2020, à Avallon. Remerciements à Christiane et Dominique BARBE, gérants de cet établissement.

 

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1 réponse

  1. Catherine SIMON dit :

    Merci à vous pour cette émission consacrée à l’engagement de mon père dans l’histoire départementale et nationale.  » Un petit, un sans grade » comme il voulait le rester, par piété filiale et fidélités locales sans doute, malgré une très grande culture et des rencontres avec nombre d’intellectuels de haut rang.

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