Les Compagnons du grand flot, par Jean-François BAZIN.

Jean-François BAZIN, journaliste, écrivain, est l’un des meilleurs connaisseurs de l’histoire du vin de Bourgogne. Il fut président du Conseil régional de Bourgogne, et adjoint au maire de Dijon.

Couverture livre« Mais ici le diable, c’est le flotteur. Et l’enfer, la rivière… »

« Les Compagnons du grand flot » (Ed. Calmann-Lévy), roman historique (son action débute en 1849) met à l’honneur et ressuscite une profession aujourd’hui disparue : le métier de flotteur, celui qui transporte du bois par les cours d’eau.

L’entretien permet de revenir sur le Morvan, au milieu du XIXème siècle. Assez peuplé, il restait difficile d’accès, et parvenait à exploiter ses richesses : l’eau et le bois. Le problème de la surexploitation de la forêt morvandelle se pose déjà, et se profile la concurrence du charbon de terre.

Écoutez l’émission :

Jean-François BAZIN explique pour quelles raisons les révolutionnaires de 1789 n’ont pas fait du Morvan un département.

L’histoire du flottage est absolument passionnante. Jean-François BAZIN l’explique avec précision et érudition. L’activité du flottage remonte au milieu du XVIème siècle. Comment construire cet immense radeau de bûches liées par des écorces qui quittait la Nièvre ou l’Yonne pour aller voguer sur l’eau en direction de Paris ? La capitale du flottage était Clamecy, dont le quartier de Béthléem était particulièrement celui des flotteurs.

Le roman raconte les aventures d’un intrépide flotteur, Clovis Judas (un patronyme morvandiau), remarquable de force et de courage politique, que nous suivons dans son métier de flotteur. Il tombera amoureux de Madeleine, fille de galvachers, avant de se retrouver dans le flot de l’agitation armée de Clamecy suite à l’annonce du coup d’État de Napoléon III.

Le livre revient sur la retentissante affaire de Claude Montcharmont, braconnier fameux qui tua un gendarme, qui sera jugé, condamné et guillotiné dans des conditions inhumaines qui suscitèrent un mouvement d’opinion.

Le roman évoque des aspects gourmands de la vie du milieu du XIXème siècle : le vin de Joigny (un vin gris c’est-à-dire un vin rosé), la pôchouse (« dîner de brigands » ou matelote de poissons d’eau douce : l’anguille, la carpe ou parfois du brochet), la viande de renard, ou encore comment piéger une loutre.

Icône JF BAZIN (allégée)Jean-François BAZIN, chez lui à Dijon (février 2014)

« Les Compagnons du grand flot » est aussi un périlleux voyage dans le grand flot des passions humaines…

Et toujours, en fin d’émission, le coup de cœur de notre libraire partenaire, Évelyne LEVALLOIS, de L’Autre Monde ( Avallon ) : « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal (Ed. Verticales).

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