La Résistance FTP dans l’Yonne par Jean-Yves BOURSIER.

Professeur en anthropologie à l’université de Nice, Jean-Yves BOURSIER est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles, et ses travaux portent sur la construction de la mémoire sociale, sur une anthropologie politique des processus de fabrication du passé, les processus de patrimonialisation, la muséification et sur les processus de construction du récit historique.

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De 1982 à 1984, Jean-Yves BOURSIER a rencontré, dans le Morvan, Armand SIMONNOT ( 1908 – 1984 ), ancien bûcheron, charpentier, militant pacifiste puis communiste, premier Franc-Tireur et Partisan de l’Yonne, devenu garde du corps du dirigeant communiste Charles Tillon (ancien chef des FTP) qu’il accompagna dans l’exil lors du procès stalinien qui lui fut intenté en 1952. De ces entretiens est né l’essai « Armand Simonnot, bûcheron du Morvan. Communisme, Résistance, Maquis » ( Ed. de L’Harmattan ).

 Les parents de Armand SIMONNOT étaient domestiques (mère, nounou auprès de la comtesse d’Harcourt, et père, chaufeur de maître à Paris). C’est pour cette raison que le jeune Simonnot est élevé à Saint-Léger-Vauban ( Yonne ) par sa grand-mère qu’il aide sur une petite exploitation agricole. Beaucoup de paysans morvandiaux seront laminés par la loi du marché. On retrouve Simonnot bûcheron. Dès 1928, il diffuse L’Avant Garde, le journal des jeunesses communistes. Il efectue son service militaire dans la marine. En 1934, il adhère au PCF de Yonne-Côte-d’Or et crée la première cellule communiste dans le Morvan icaunais. En 1938, il existe une cellule communiste de 21 adhérents à St-Léger-Vauban. En 1939, il est mobilisé comme marin. Après la défaite, Armand SIMONNOT ramasse des armes qu’il cache.

 C’est en avril 1942 qu’apparaît l’appellation FTP. Armand SIMONNOT sera le premier FTP de l’Yonne ( matricule n° 6013 ). Le maquis Vauban est créé le 17 février 1943, installé non loin de Ravières ( 50 km au Sud-Est d’Auxerre ), constitué aux 3/4 de maquisards originaires de Ravières, Chassignelles, Stigny, Gland et de la vallée de l’Armançon. Armand Simonnot n’a séjourné que deux mois et demi au maquis Vauban (de nov. 1943 à février 1944).

 Durant l’hiver 1943-1944, le maquis Vauban s’installe à la chapelle Saint Pierre de Saint-Agnan ( Nièvre ), au milieu de la forêt.

Armand SIMONNOT ne commandera le maquis Vauban que du 13 août 1944 [ date de son élection comme chef du maquis ] au 4 septembre 1944, date officielle de la Libération de l’Yonne.

Armand Simonnot, bûcheron du MorvanDéconstruisant l’histoire officielle savamment construite après la Libération, Jean-Yves BOURSIER fait émerger le récit d’Armand Simonnot.

 Par deux fois, le maquis Vauban a failli disparaître :

 – aux Essarts et Pimelles ( le 19 oct. 1943 ). Il compte alors 38 hommes.

– et à St Léger-Vauban, le 2 février 1944, où les francs-gardes, venus d’Auxerre, tentent d’arrêter Armand Simonnot qui rejoint alors ses camarades à Ravières.

 Un retour indispensable sur une figure haute en couleurs de la résistance icaunaise grâce à une enquête rigoureuse et passionnante.

 L’entretien avec Jean-Yves BOURSIER a été enregistré au Citotel Avallon Vauban le 30 mai 2014. Nous remercions Christiane et Dominique BARBE pour leur accueil.

 

Lien utile :

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=2705

 

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