Sandra AMANI, « Légendes de l’Auxois et de la Vallée de l’Ouche » (Ed. L’or et la Plume).
Cet entretien avec Sandra AMANI a été enregistré en public à la bibliothèque-médiathèque de Semur-en-Auxois (21), dans le cadre du Cercle des Auteurs bourguignons (15e numéro), le 28 novembre 2024.
L’auteure invitée y présentait son dernier ouvrage, « Légendes de l’Auxois et de la Vallée de l’Ouche« , préfacé par le libraire semurois Cyril Lefèvre, et publié en juin 2024 par les Editions L’Or et la Plume.
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Sandra AMANI est née à Paris. Elle est actuellement professeur de Lettres au collège de Chablis. Elle a publié des romans fantastiques et des bandes dessinées pour la jeunesse, mais c’est avec de nombreux ouvrages rassemblant des contes et des légendes de Bourgogne (Morvan, Puisaye ou Pays d’Othe) qu’elle a acquis une grande notoriété en Bourgogne. Avec son dernier livre, elle met en lumière l’Auxois et la Vallée de l’Ouche à travers vingt légendes richement illustrées, qui prennent place à différentes époques (Antiquité grecque, mythologique ou gallo-romaine, et le Moyen-Âge). La capitale de l’Auxois y tient une place particulière avec «L’anneau nuptial de la Vierge» rapportant l’histoire d’une précieuse bague magique (et miraculeuse) rapportée des lointains combats des Croisades, et qui est à l’origine, depuis 1651, de la traditionnelle course de chevaux annuelle : la Course de la Bague.
La découverte, en 1435, dans le hameau de Cude (non loin de Velars sur Ouche) d’une petite statue de pierre peinte de la Vierge par un laboureur est une merveilleuse légende teintée de sacré et de religiosité. Comment donc cette statue, un temps déposée à l’église St-Bénigne de Dijon, disparaît-elle, sans effraction constatée, pour retourner à l’endroit où elle fut dénichée ? Miracle qui entraîne processions, pèlerinages et construction d’une église sur la Montagne d’Étang.
Sandra AMANI ne peut passer sous silence le martyre de Sainte Reine à Alésia, jeune gallo-romaine convertie au christianisme, martyrisée car elle refusa d’épouser un jeune consul, préférant rester pure et fidèle à sa religion. Décapitée alors qu’elle n’a que quinze ans, elle est enterrée sur le mont Auxois, après que les anges sont venus recueillir son âme. Depuis 866, lors du premier week-end de septembre, on joue un mystère qui rappelle les supplices infligés à cette jeune fille à Alise-Sainte-Reine. N’oublions pas, dans la même veine, le martyre de Christine au IIIe siècle, jetée à la mer et lestée d’une pierre de granit à la taille. Le miracle qui la sauve la conduit en Gaule, où elle choisit de s’installer en Bourgogne, à Viserny («Le menhir de Viserny»).
Odeurs de soufre et nuage de fumées noires se glissent entre les pages du recueil. En effet de nombreuses légendes sont hantées par le Malin et ses alliés capables de se métamorphoser (en louves ou en loups). Certaines mettent en scène des sabbats de sorcières, ou des pactes avec le Diable pour satisfaire la cupidité d’humains en détresse ou leur concupiscence («La Tour du Diable», «La jeune fille et le bel affreux», «La dame verte de Vic-sous-Thil» et «Étrange cheval blanc»).
Les fées (et leur univers magique) sont également au rendez-vous, mais toutes ne sont pas bonnes ou bienveillantes. Il convient de fuir les féroces et cruelles fées, et mieux vaut les éviter, notamment la Dame verte qui nage nue dans le Serein, la sorcière de Mâlain ou la Beuffenie, redoutable créature voleuse d’enfants («Quand Gargantua cheminait en Auxois»).
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