François BERLéAND, « Le fils de l’Homme invisible » (Livre de poche).

Entretien avec François BERLÉAND enregistré, le 7 juin 2023, dans les jardins de l’Hôtel de la Poste et du Lion d’Or, à Vézelay. Le comédien participe actuellement au tournage du prochain film de Nicolas Vannier, « Le monde à l’envers » dont la sortie en salle est prévue courant 2024. Le tournage a lieu dans un hameau tout proche de la Colline éternelle. Il ne cache pas son admiration pour Vézelay et sa basilique dont il est tombé amoureux : « Je suis athée, mais sensible à la religion, pourvoyeuse de beautés, d’églises et de cathédrales« .

Parue en 2006 chez Stock, l’autobiographie du comédien est désormais disponible au Livre de Poche : « Le Fils de l’homme invisible« , et relate le traumatisme qui le conduisit à onze ans à un dédoublement de la personnalité, aux portes de la folie, étrangement causée par une affirmation de son père : « De toute façon, toi, tu es le fils de l’Homme invisible ».

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Au cours de cet entretien, François Berléand revient sur sa jeunesse et ses parents (père juif originaire de Russie, et mère catholique). Son grand-père paternel, Moïse, originaire de Chisinau en Moldavie, homme facétieux et mythomane, qui parlait treize langues, aurait été metteur en scène à Odessa. Sa grand-mère paternelle Berthe, a été comédienne de théâtre yiddish. Ainsi, François Berléand a repris le flambeau de la fibre théâtrale de la famille.

Il évoque son adolescence marquée à l’âge de 11 ans par une boutade de son père : « Tu es le fils de l’Homme invisible« , lourde de conséquences sur son développement personnel et sur sa scolarité (gaucher contrarié, dyslexique, dysorthographique et cobaye de la méthode globale !). Il devra réapprendre à écrire de la main droite, et à lire en sixième, avec la méthode syllabique. Paranoïaque jusqu’en classe de terminale, la lecture d’un roman de Jean-René Huguenin (recommandé par le psychologue du collège privé Sainte Barbe à Paris), sauvera sa vie : « La Côte sauvage ».

Il évoque aussi, avec passion et admiration, le travail de sa femme, Alexia Stresi, romancière (« Looping », « Des lendemains qui chantent ») : « Elle est un Pierre Lemaître au féminin« .

Il déroule certains pans de sa carrière artistique (théâtre, cinéma et séries télévisées).

2000 : il rafle le César du Meilleur acteur dans un second rôle pour « Ma petite entreprise » de Pierre Jolivet.

Il a tourné sous la direction de Guillaume Canet (Mon Idole, Ne le dis à personne), Christophe Barratier (Les Choristes, 2003), Louis Leterrier (Le Transporteur 2), Olivier Doran (Pur week-end) ou encore Claude Chabrol (La fille coupée en deux, 2007).

Parallèlement, François Berléand est très présent au théâtre où il interprète le répertoire classique de Sacha Guitry (Faisons un rêve, Quadrille) à Georges Feydeau (Le dindon), mais également des textes plus contemporains comme Deux hommes tout nus, pièce pour laquelle il reçoit une nomination au Molière du Meilleur comédien en 2015.

Il ne cache pas son admiration pour Victor Hugo et Pierre Lemaitre, et met en avant des textes qui l’ont profondément séduit : « L’Art de perdre » de Alice Zeniter, « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono, « Né d’aucune femme » de Franck Bouysse, ou « La plus précieuse des marchandises » de Jean-Claude Grumberg.