Conférence de Jean LACOSTE sur le centenaire de la publication de « Colas Breugnon », roman de Romain Rolland.

Centenaire de la parution de Colas Breugnon de Romain ROLLAND.

Diffusion de la conférence donnée par Jean LACOSTE, le 16 décembre 2019 (soirée du ciné-Club François Truffaut, au cinéma d’Avallon).

Jean LACOSTE est philosophe et germaniste. Auteur de plusieurs ouvrages sur Goethe, il a également traduit Nietzsche et Walter Benjamin. Depuis de nombreuses années, il s’intéresse à l’oeuvre de Romain Rolland, dont il a établi l’édition du « Journal de Vézelay 1938-1944 » (Ed. Bartillat, 2012).

Pour écouter l’émission :

 

Clamecy (Nièvre) peut s’enorgueillir d’avoir fourni le cadre et l’ambiance, et le décor de deux œuvres qui sont marqués par un même esprit frondeur, de gaieté sans malice, picaresque, bon vivant : « Mon Oncle Benjamin » (1843) de Claude Tillier et « Colas Breugnon » de Romain Rolland. « Mon Oncle Benjamin » a connu une traduction cinématographique en 1969 avec l’inoubliable Jacques Brel, alors que Colas Breugnon n’a jamais été adapté au cinéma. 

En 1913, Romain Rolland vient d’achever « Jean-Christophe« , l’histoire d’un musicien allemand, inspiré en particulier de la vie de Beethoven, et qui lui vaudra le prix Nobel en 1915. Résidant en Suisse, il commence alors à écrire « Colas Breugnon« , roman gai, qui trouble tous ses amis, lui qui, sérieux, incarne la rectitude morale et esthétique, prompt à critiquer la foire sur la place du monde intellectuel parisien.

R. Rolland écrit, sous la dictée de ses aïeux, le journal fictif d’un menuisier ébéniste de Clamecy, au temps de la minorité de Louis XIII, quelques années après l’assassinat de Henri IV (1610). Le roman est prêt dès 1914 chez l’éditeur Ollendorf, mais la Grande Guerre reportera la publication de ce roman en 1919. L’accueil du roman est assez contrasté. A gauche, on applaudit car Colas est un homme du peuple qui travaille de ses mains, alors qu’à droite, on ironise sur le retour à la terre, et sur une forme de pensée à la Barrès, de même qu’on n’a pas pardonné l’engagement de Rolland pour le pacifisme. Certains seront irrités par le langage artificiel dans le goût rabelaisien et avec le pastiche Renaissance.

Menuisier à Clamecy à l’époque de Louis XIII, Colas est l’auteur imaginaire des stalles de l’église de Montréal (Yonne), près de Vézelay et d’Avallon. « Travailler après boire, boire après travailler« , telle est sa devise. Indépendant, frondeur, partageant ses aventures avec le curé Chamaille, qui ne dédaigne pas la « bonne rosée de cave« , il est l’image du Bourguignon. Sur son lit de mort, il réclame une dernière bouteille, et il sort de chez lui pour étreindre une fois encore la terre de son pays. Il croit entendre les arbres lui répéter : « Prends racine… Prends racine…« . Bourguignon ne meurt pas !

Lien utile

Association Romain Rolland.

 

 

 

 

 

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