Le maquis Serge par Noëlle RENAULT.

Fidèle aux éditions Sutton, Noëlle RENAULT a fait paraître, en février 2014, un essai sur un maquis morvandiau trop peu connu et « mal aimé » : « Le Maquis Serge » qui participa à la libération d’Autun.

Écoutez l’émission :

Née en 1949 à Montsauche (Nièvre), arrière-petite-fille de nourrice, Noëlle RENAULT fut enseignante au lycée agricole de Château-Chinon. Retraitée, elle vit aujourd’hui à Saint André en Morvan et s’intéresse au phénomène des nourrices depuis plus de trente ans. Fille de maquisard, vice-présidente de l’Amicale du maquis Bernard, avec son dernier livre, elle montre l’importance du maquis Serge, coincé entre deux autres maquis (Bernard et Socrate).

A cheval sur quatre départements, isolé et idéalement boisé, le Morvan abrita de nombreux maquis durant la seconde Guerre mondiale ; citons les maquis Camille, Le Loup, Daniel, Henry, Mariaux, Bernard, Socrate ou le maquis de Chaumard.
Grâce aux archives que lui a confiées le neveu de Serge, Noëlle RENAULT explique comment se constitua ce maquis, et comment les réfractaires du STO (service du travail obligatoire), parisiens ou israélites, vinrent progressivement grossir ses rangs.
Du nom de son créateur, Serge (Gérard Drouin), constitué dès mai 1943 à Château, hameau de Planchez-en-Morvan, village proche de Château-Chinon (Nièvre), le maquis Serge a compté plus de 400 hommes.
La grande difficulté de tout maquis est d’obtenir des armes. Noëlle RENAULT rappellera l’épisode du parachutage du 3 juin 1944 destiné au maquis Bernard et qui, par erreur, sera réceptionné par les hommes de Serge.
Il faut s’intéresser à la figure du créateur de ce maquis, Gérard Drouin, né en 1916 en Saône-et-Loire, connu avant la guerre comme musicien animateur de bals pour des sociétés ou pour des communes, et qui avait intégré la résistance dès 1941. L’émission revient sur le drame du village de Planchez-en-Morvan qui sera incendié par les Allemands le 25 juin 1944.

Le maquis SergeLe maquis Serge n’avait, jusqu’à maintenant, jamais fait l’objet d’une publication. C’est désormais chose faite dans un essai utile dans lequel Noëlle RENAULT sort de l’ombre ces hommes qui ont lutté parfois jusqu’à la mort contre l’occupant.

Alors ministre de la Justice, François Mitterrand inaugurera un monument élevé à la gloire du maquis Serge en juin 1956.

Incroyable parcours du capitaine Serge, que le général de Lattre de Tassigny commandant la Ière Armée, choisira comme aide de camp, et qu’il nommera administrateur civil et militaire d’Autun libérée. Médailles et récompenses confirmeront le rôle essentiel joué par Gérard Drouin, alias Serge, qui retourna à la vie civile après guerre en s’installant avec sa famille à Autun. En 1946, ce « Sydney Bechet morvandiau » crée le premier orchestre de l’Autunois Morvan et fonde, en 1962, une école de musique avec concours. Il disparaît en 1967.

Dans les vingt dernières minutes de l’émission, Noëlle RENAULT, spécialiste reconnue sur ce sujet, évoque les nourrices morvandelles, soulignant dans « Les nourrices » (Ed. Allan Sutton, nov. 2012) le caractère européen de cette « industrie » (Espagne, Italie, Slovénie…).

Et, en fin d’émission, le coup de cœur de notre libraire partenaire, Évelyne LEVALLOIS. Cette semaine, « Les Rouges » de Pascale FAUTRIER (Ed. du Seuil).

SONY DSCCi-dessus, Noëlle RENAULT et Michel SALESSE. Crédit photo : Librairie L’Autre Monde (Carole Amicel).

L’émission a été enregistrée en public, à Avallon, à la librairie L’Autre Monde, le 11 avril 2014.

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5 réponses

  1. Joëlle LABAS dit :

    Bonjour Madame RENAULT,
    Bravo pour votre travail et vos écrits.
    Je suis moi-même arrière-petite-fille d’une nourrice Morvandelle. Elle s’appelait Madeleine BOURGOIN, épouse BOIRE. Née à Paris, elle n’avait rien d’une morvandelle de souche. Elle a été placée par l’Assistance publique à Planchez l’année de ses 16 ans et pour ses 20 ans, elle a épousé Louis BOIRE qui habitait le hameau de Grosse. Si vous êtes intéressée par son histoire, je peux vous en parler plus longuement. Nous avons gardé, en souvenir de famille, son bonnet de nourrice ainsi qu’une belle photo.

    Je vous souhaite une excellente journée.

    Bien cordialement

    Joëlle LABAS
    60170 RIBECOURT-DRESLINCOURT

    • Valtat dit :

      Bonsoir Madame.
      Natif de Chevigny,j’ai très bien connu Me Boire quand j’étais enfant, mes grands parents de Chevigny étaient amis avec elle, je me rappelle aussi de ses fils,Jean,Michel ( surnommé Mickey) , un autre qui habitait à Gien sur Cure, qu’on appelait le Borsi, et le dernier employé à la ville de Paris, dont j’ai oublié le prénom, il y avait aussi une fille très amie avec la mère qu’on appelait Gabiche, je suppose diminutif de Gabrielle.
      Madeleine Boire avait aussi élevé une pupille de l’assistance publique, qui je crois avait pour prénom Denise.
      Voila donc quelques souvenirs d’enfance .
      Au plaisir de vous lire.
      Cordialement.

    • Noëlle Renault dit :

      Bonjour Madame,

      je tombe tout à fait par hasard sur votre message de 2015 à propos des nourrices.

      Pouvez-vous me contacter à mon adresse mail : norenault58@gmail.com

      Bonne journée à vous.

  2. noelle renault dit :

    à Mme LABAS ; pourrai-je avoir votre adresse postale pour vous envoyer un courrier ????Merci ; mon adresse
    RENAULT Noelle , 4 , impasse des FRAOU , ATHEE , 58140 ST ANDRE EN MORVAN . MERCI .

  3. arthenay dit :

    bonsoir madame je fais des recherche sur le camp serge car mon père arthenay andre était travailleur en Allemagne et suite a une permission a était rejoindre le camp serge il était chauffeur de camion ça mère nourissiere habiter a autun
    si je pouvait vous contacter pour vous expliquer cela
    cordialement

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