« Les Rouges » par Pascale FAUTRIER

SONY DSC

Cette émission a été enregistrée, le 27 juin 2014, à la librairie L’Autre Monde, 42 Grande rue, à Avallon, alors que Pascale FAUTRIER était invitée pour présenter son premier roman, « Les Rouges » (Ed. du Seuil), sur lequel elle a travaillé durant plus de trois ans.

Écoutez l’émission :

Sorti en avril 2014, « Les Rouges » est un roman-fresque (500 pages), un roman vrai qui déroule plus de deux siècles de l’histoire de la gauche révolutionnaire, de 1789 jusqu’à la chute de l’URSS en 1991.

Parallèlement à cette histoire de la gauche révolutionnaire, Pascale FAUTRIER raconte le parcours de ses ancêtres. La narratrice évoque sa grand-mère, Madeleine, son grand-père, Camille et son père, Bernard, militants communistes actifs à Migennes.

Pascale FAUTRIER rappelle le destin exceptionnel de Zéphirin Camélinat, né en 1840, à Mailly-la-Ville (Yonne). Ouvrier bronzier, il va à Paris. Il deviendra, en 1864, un des fondateurs de la Première Internationale ouvrière. En 1871, on le retrouve communard; il sera nommé directeur de la Monnaie, le 3 avril 1871. Ayant échappé à la répression de la Commune, il parvient à s’exiler en Grande Bretagne, où il rencontrera Karl Marx. De retour en France après avoir été amnistié, Camélinat, revenu à Paris, sera élu député (en même temps que Jean Jaurès). Il se présentera, en 1902, aux législatives dans l’arrondissement de Vermenton, et sera le premier candidat communiste à l’élection présidentielle de 1924. Il disparaît en 1932, et repose au cimetière de Mailly-la-Ville.

L’entretien s’intéresse au mythe de la Cité rouge, à Migennes, dans l’Yonne où le grand-père de la narratrice, Camille, après avoir fondu la première cellule communiste de Mailly-la-Ville, fut résistant durant l’Occupation et aiguilleur à la SNCF. Bernard, le père de la narratrice, né en 1942, fut un des plus jeunes vendeurs de L’Humanité dans cette place forte communiste.

Couverture Les Rouges

La narratrice reconstitue le parcours de militant de son père, Bernard (alias Bébé) qui réfléchit, dès 1956, aux erreurs du communisme. Accusé d’être un agent international scissionniste par les instances du Parti communiste, il quittera le Parti, après l’affaire de 1970, imité par ses parents, Madeleine et Camille.

« Je n’ai pas écrit ce livre pour faire le procès de qui que ce soit. J’ai écrit ce livre parce que la gauche est malade du stalinisme. » précise Pascale FAUTRIER. Et d’ajouter : « Du coup, on peut se demander ce que militer veut dire, ce qu’est la logique militaire d’un parti politique. […] Il faut regarder en face ce qui s’est passé, et tenter de le dépasser. On est donc tous dans une impasse, dans une mélancolie et dans le sentiment qu’il n’y a pas d’avenir de la gauche. Mon livre a été écrit pour regarder ce qui s’est produit dans le passé, mais aussi pour tenter de guérir cette blessure et pour réouvrir un avenir en affirmant que les combats menés par la gauche ont connu des victoires, et qu’il n’y a pas de raisons qu’il n’y en ait pas d’autres. Et 1981, contrairement à ce qui a été affirmé, ça a été une victoire. Il faut continuer le combat, en ne cédant pas à ces sirènes qui nous expliquent que tout cela, c’est du passé ! »

Pascale FAUTRIER se rappelle, au côté du portrait en velours de Staline,  le lit en fer blanc de Guy Môcquet que les grands-parents de l’auteur ont un temps conservé dans leur grenier à Migennes.

Un premier roman, magistral, auquel Pascale FAUTRIER a su donner le souffle pour raconter plus de deux siècles du combat de la gauche française révolutionnaire.

Agrégée de Lettres, Pascale FAUTRIER est spécialiste de Simone de Beauvoir et de Nathalie Sarraute. Elle est l’auteur, chez Gallimard, de biographies (Chopin, Napoléon), d’un dossier sur une anthologie des manifestes littéraires (Gallimard) et d’une édition commentée d’une pièce de théâtre de Nathalie Sarraute (Gallimard).

Télécharger l’émission :

zip

 

Loading

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.