Lydie SALVAYRE, « Pas pleurer » (Ed. du Seuil), Prix Goncourt 2014.
Invitée par la librairie L’Autre Monde d’Avallon vendredi 14 novembre 2014, Lydie SALVAYRE évoque son roman « Pas pleurer » (Ed. du Seuil), en répondant aux questions d’Évelyne Levallois (libraire) et de Yannick Petit.
Père andalou, mère catalane, Lydie SALVAYRE est fille de républicains espagnols. « Pas pleurer » est l’histoire de sa mère, Montse, qui avait quinze ans en 1936. Elle s’est enfuie de son village avec son frère anarchiste pour Barcelone, où elle découvre l’amour, la mer et la révolution. Elle connaît son premier amoureux, auquel elle succombe dans l’euphorie des barricades. Il est français, elle est folle de lui, mais il disparaît le lendemain de leur nuit d’amour. Montse revient au village, enceinte. En souvenir du beau Français que sa mère a aimé, Lydie surnommera son demi-frère « André Malraux ».

En contre-point du récit de Montse, Lydie SALVAYRE fait entendre la voix de Georges Bernanos, l’auteur des « Grands cimetières sous la lune ». Ce pamphlet antifranquiste, inattendu, est ravageur pour l’Église catholique. Bernanos est installé depuis deux ans à Palma de Majorque, aux Baléares, quand il assiste impuissant aux massacres des rouges par les franquistes. Catholique, conservateur, monarchiste, il est révolté par la position de l’Église catholique. Devant les corps des fusillés brûlés à l’essence victimes de la Phalange, Bernanos s’horrifie.
Le titre du roman, « Pas pleurer », fait référence à une ébauche de lettre que la poétesse russe Marina Tsvetaïeva destinait à Boris Pasternak. Elle s’y plaignait du froid et de la faim, des petites misères au quotidien. Puis, levant sa plume, irritée par ses propres lamentations, elle écrit « Pas pleurer ». Cette injonction résume parfaitement l’histoire de Montse et Bernanos.
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Mémoire Histoire des Républicains Espagnols de l’Yonne
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