Laurence BOURGEOIS, « Amanita aenigma » (Ed. Héloïse d’Ormesson).

Coach et conférencière, Laurence BOURGEOIS est diplômée en mycologie de la Faculté de pharmacie de Lille, et cette passion pour les champignons l’a guidée pour écrire son premier roman, « Amanita Aenigma » (Ed. Héloïse d’Ormesson), sorti le 16 mai dernier.

Spécialiste des ressources humaines durant plus de vingt ans dans une première vie, elle a créé Hébélome Conseil (du nom d’un champignon), structure qui accompagne les personnes qui, professionnellement, veulent se reconvertir.  Ce n’est pas son premier livre; elle a écrit d’autres ouvrages sur le développement personnel aux éditions Larousse, Eyrolles, Diateino, First.

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Quarantenaire passionnée de champignons, Céleste Wolf est sollicitée par son amie d’enfance, Muriel, docteur en médecine au service de neurologie à l’hôpital d’Albertville. Elle lui demande en effet d’enquêter sur ce qui tient en émoi la localité, où les deux femmes amies ont grandi. Pourquoi ce village savoyard a t-il connu des empoisonnements et des morts, et surtout de très nombreux cas de maladie de Charcot (Sclérose latérale amyotrophique) ? « Une véritable chaîne empoisonnée » ! Fait réel survenu à Montchavin.

Céleste retourne donc dans son village natal pour découvrir les raisons de cette série de décès; elle y retrouve la forêt qui l’a vue grandir, mais aussi un monde de mystères, de magie et de rancunes recuites. Elle n’y connaît plus personne, hormis son père : « Lui doit savoir quelque chose… Mais il n’aligne plus deux mots« .

Que se passait-il donc, lors des nuits de pleine lune, dans cette contrée montagnarde ? Pourquoi les femmes, dont l’Ancêtre « avec son gros chignon en forme de nid d’oiseau« , et Ernestine, la vieille Yougoslave superstitieuse, descendaient-elles dans la cave de la maison familiale d’où émanait une odeur de purin ? Quel rôle tenait la mère de l’héroïne ? En remontant  le  fil  de son histoire,  Céleste  exhume  les  secrets  qui  ont  empoisonné  sa famille et découvre la vérité sur les femmes de sa lignée, guérisseuses aussi admirées que jalousées.

Une cave dans un chalet savoyard, des « grenouilles de bénitier« , une machine à coudre, un chaudron, des sacs remplis de tissus, un psychographe,  un calendrier des Postes avec une date entourée au stylo : 13 mars 1976… et un champignon coupable : tels sont les principaux ingrédients de cette « énigme digne des plus grandes sagas policières« .

Laurence BOURGEOIS évoque à notre micro différents champignons : les champignons de Paris (Agaricus bisporus), les morilles, la truffe, langues-de-bœuf, trompettes-de-la-mort, pieds de mouton et vesses de loup. Sans oublier le « monarque des champignons » : le boletus edulis, ou les coprins chevelus (en forme de suppositoire!).

Un champignon jadis considéré comme excellent comestible peut, avec l’évolution de leur connaissance, être étiqueté vénéneux : c’est le cas du tricholome équestre, servi à la table des chevaliers, s’est avéré toxique et dangereux, provoquant des dégénérescences musculaires imputables à sa consommation. « (…) les gens changent. Comme les champignons, un beau jour, allez savoir pourquoi, les meilleurs comestibles deviennent toxiques, les plus inoffensifs, de redoutables suspects. » (p. 155).

Il convient d’être vigilant avec les espèces neurotoxiques et les psilocybes (aux vertus halucinogènes) ! Laurence BOURGEOIS rappelle à notre micro l’épisode de la folie des habitants de Pont-St-Esprit, contaminés par l’ergot de seigle (années 50).

« Amanita oenigma » est un roman sur la passion : « les gens passionnés sont capables de tout, sauf d’être des gens ordinaires« .

Cette émission a été enregistrée en marge du salon Livres en Vignes, le 27 septembre 2024, au bar de l’Hôtel Le Richebourg à Vosne-Romanée (21).

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