Gérard FESCH, « Fils d’assassin, fils de saint ? » (Ed. Balland).

Entretien avec Gérard FESCH, enregistré lors du festival du livre de Blanzy (71), le 14 octobre 2023 pour « Fils d’assassin, fils de saint ? » avec une préface de Me Éric Dupond-Moretti (Ed. Balland) et « La Pensée du moineau » (Ed. Bookelis).

Écoutez l’émission :

 

25 févr. 1954 : Quartier de la Bourse (Paris), Jacques FESCH et Criquet braquent la boutique du changeur, Silberstein. Après une course poursuite, Jacques FESCH ouvre le feu sur un gardien de la paix de 35 ans, père d’une petite fille 8 ans, et le tue.

« le rideau s’ouvre sur une tragédie qui sera aussi la mienne ».

Gérard FESCH est né le 28 octobre 1954.

Ci-dessus, Gérard FESCH, lors du Festival du Livre de Blanzy, le 14 octobre 2023.

Il s’appelle, dans un premier temps, Gérard TRONIOU, et changera encore de nom pour devenir Gérard DRONIOU. Enfant de l’Assistance publique, Gérard est, très jeune, placé à St Léger sous Beuvray, chez Maman Marie (et son fils Roger) auprès desquels il est heureux. Il est hélas retiré, en 1960 (il a 5 ans et demi), de cette famille par la Directrice de L’Assistance. Gérard aura connu une dizaine de familles d’accueil, dont les David.

Adolescence très difficile, au Creusot, chez les DAVID qui le font travailler, lui confiant travaux de ménage, vaisselle, sous la tyrannie du père David. Rebelle, Gérard décide alors de fuguer, et se rend à Paris, où, avant de trouver un premier emploi comme manutentionnaire à Prisunic, il mène une vie de SDF.

« La musique m’a sauvé la vie » (« La pensée du moineau »). C’est en effet l’apprentissage de la trompette puis sa participation à un premier orchestre, qui vont lui redonner goût à la vie et effacer sa tristesse. Devenu musicien professionnel, Gérard FESCH accompagne Serge Lama, Frédéric François et Mike Brandt.

C’est à travers un article de Michel Legris, paru dans L’Express du 14 avril 1994, que Gérard FESCH découvre et comprend que son père, Jacques FESCH, est le meurtrier d’un policier en 1954. Désormais, le but et le combat de la vie de Gérard est de PORTER LE NOM DE SON PERE. « A-t-on voulu me faire disparaître ? » « Je préfère avoir un père guillotiné que pas de père du tout ».

Après trois ans et demi à la prison de la Santé, Jacques FESCH, défendu par Me Baudet, comparaît aux Assises de la Seine. La veille du procès, à Paris, le Président de la cour d’Assise, Jadin, partage une tête de veau avec Me Floriot, l’avocat des parties civiles (famille et syndicat de policiers).

La procédure est-elle régulière ? Des ratures sur les Non des jurés : Pourquoi cette falsification ?

Condamné à mort, Jacques FESCH (27 ans) est guillotiné le 1er octobre 1957 : « Son attitude était sereine, exempte d’amertume. » Sa tête tombe à 5 h 29.

En prison, dans l’attente de son exécution, Jacques FESCH s’est converti au catholicisme, ce qui a ému toute l’administration pénitentiaire, une partie de la société et du pouvoir public. La prison peut-elle conduire à la repentance ?

Le Cardinal Lustiger ouvrira une enquête préliminaire à une éventuelle béatification de Jacques Fesch (annonce faite dans Le Figaro du 24 déc. 1994). C’est le père Moreau qui est chargé du procès en béatification. « La commission de béatification est aujourd’hui pratiquement achevée. Le rapport final envoyé au Vatican doit être confirmé par la reconnaissance d’un miracle obtenu grâce à l’intercession céleste de la personne concernée. » (La pensée du moineau)

Aujourd’hui, le portrait de Jacques FESCH est exposé en permanence dans la basilique de Lisieux (Calvados, Pays d’Auge).

Les écrits de Jacques Fesch :

  • « Lumière sur l’échafaud » (Ed. ouvrières, en 1972) ; 1 million d’exemplaires en version française.
  • « Cellule 18» (Ed. ouvrières, en 1972)
  • « Dans 5 heures je verrai Jésus» (Fayard/Le Sarment, en 1990).

 

 

 

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