Richard FUSSNER pour « Le Petit Fussner. Le dictionnaire futile et cependant indispensable de la langue française » (Ed. du Sékoya).

Entretien avec Richard FUSSNER pour « Le Petit Fussner. Le dictionnaire futile et cependant indispensable de la langue française. 2022 mots, même très, très communs » (Ed. du Sékoya).

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Richard FUSSNER est sommelier international. Ancien chroniqueur vins à la Tribune de Genève, il est, depuis 14 ans, directeur du Château du Clos de Vougeot. C’est un passionné de littérature, d’humour et de lexicologie.

Le Petit Fussner est une collection de traits d’esprit et d’humour sous la forme d’un dictionnaire aux tours, détours et retours de deux-mille-vingt-deux définitions. Chaque mot présenté voit sa définition revisitée et inattendue. Cet ouvrage se lit par petites doses piochées au hasard, au fil du temps… un peu comme une dégustation de grands vins.

« Quelque part, c’est une forme de mise à nu qui a étonné mon entourage professionnel (mes relations, mes clients ou mes collaborateurs). Effectivement, c’est une découverte, et sous le côté austère, voire cistercien du personnage que dégage mon image au quotidien sur le plan professionnel, il y a effectivement une découverte. Jamais on aurait imaginé Richard Fussner écrire de telles choses, ou de penser, sourire ou rire ainsi. » confie ce primo écrivain, qui qualifie son dictionnaire de « baroque« .

Passionné de lexicologie, Richard FUSSNER confesse avoir eu la chance de rencontrer un enseignant, un religieux d’une grande qualité, qui lui « a ouvert le monde des livres, le monde de sa bibliothèque« . Collégien, tandis que ses camarades rêvaient de devenir Platini, lui, voulait devenir Romain Gary, ou un écrivain connu ou reconnu. Il a très souvent consacré du temps à la lecture de dictionnaires, découvrant les mots et accumulant un riche vocabulaire.

« Le plus important pour moi dans ce travail, ce n’est pas tant la mise en forme, mais l’idée qui jaillit d’un mot, de sa sonorité. J’ai parfois eu recours à des néologismes pour aller dans cet esprit. Mais le point de départ, c’était d’avoir une bonne idée qui me faisait sourire. »

« Le Petit Fussner » témoigne de ce goût prononcé pour les mots, et aborde forcément moult domaines (morale, politique, religion, animaux, santé et médecine, sexe…). Le boire et le manger sont largement illustrés, dans un esprit tout rabelaisien cher à la confrérie des Chevaliers du Tastevin du château du Clos de Vougeot. Loin du politiquement correct, délicieusement originales, et onctueusement irrévérencieuses, 2022 acceptions sont données à picorer au lecteur, amateur de second degré. « Il n’y a pas de tabou. C’est là aussi que se trouve la difficulté. Chaque fois que des mots étaient sensibles, il fallait vraiment que la définition soit vraiment de qualité, car on ne peut pas s’aventurer autour de ces vocables si la définition n’est pas pleinement maîtrisée« .

Ironie et autodérision sont au rendez-vous. Une authentique audace qui contraste avec les dictionnaires académiques. A la manière de Victor Hugo, Richard FUSSNER a mis un bonnet rouge au dictionnaire.

« L’écriture est aussi une forme d’exutoire. C’est très certainement une soupape, un moyen d’évacuer ce que l’on garde enfoui en soi pour des raisons de convenance, et c’est une opportunité de se libérer. »

Une émission enregistrée au Château du Clos de Vougeot (21), le 28 mars 2022.

Liens utiles :

Éditions du Sékoya.

Le Petit Fussner.

Site du Château du Clos de Vougeot.

 

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