Caroline LAURENT pour « Rivage de la colère » (Ed. Les Escales).

Entretien avec Caroline LAURENT, éditrice (Stock) et écrivain. Elle signe un roman intitulé « Rivage de la colère » (Ed. Les Escales).

Pour écouter l’émission :

 

Mars 1967. le Sir Jules vient ravitailler Diego Garcia, une île de l’archipel des Chagos, qui dépend de l’île Maurice, alors sous domination britannique. L’administrateur colonial de cette île paradisiaque, Marcel Mollinart, accueille un jeune Mauricien, Gabriel Neymorin qui devient son secrétaire. Le jeune créole va très vite s’éprendre de la belle Chagossienne, Marie-Pierre Ladouceur qui saura l’apprivoiser. De leur idylle, naît un enfant, Joséphin.

Le 7 août 1967, suite à un référendum, Maurice acquiert son indépendance (55% de oui). « C’est le colonialisme [britannique] guillotiné ». Quid de l’avenir des Chagos, qui dépendent de Maurice ? En fait, pour trois millions de livres Sterling, le Gouvernement mauricien vend l’archipel au Royaume-Uni. Les Chagos restent donc dans l’escarcelle des Britanniques. Les Américains devaient présenter à l’ONU un dossier fourni par les Anglais assurant que le territoire était vierge « d’habitants autochtones », afin d’obtenir un accord pour créer une base militaire.

En 1971, les Chagossiens doivent quitter leur île, sur ordre de l’armée britannique. Les plantations de coprah ferment.  La population doit abandonner sa terre, ses bêtes, ses maisons, ses attaches pour être déportée à Maurice. « Si les Chagossiens avaient été blancs, jamais ils n’auraient été chassés de cette façon. » ( p. 262)

Marie et son fils, après l’enfer dans la cale d’un navire, se retrouvent à Maurice dans un bidonville. Gabriel et Mollinart ne quitteront Diego Garcia qu’en novembre 1973 pour rejoindre Maurice.

Après le déchirement, viendra la colère, et avec elle, la révolte.

Roman de l’exil et de l’espoir, « Rivage de la colère » nous plonge dans un drame historique méconnu, nourri par une lutte toujours aussi vive cinquante ans après.

L’entretien avec Caroline LAURENT  a été enregistré le 25 février 2020, à Dijon, alors que l’auteur était l’invitée du Club des Écrivains de Bourgogne.

 

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