Alain MICHAUD pour « Kintsugi. Les cicatrices du temps » (Jumo Editions).
Emission du mercredi 21 juin 2017, 21 h. sur Radyonne ( 90.5 fm dans l’Yonne ) ou via internet sur radyonne.fr
Entretien avec Alain MICHAUD, artiste peintre (depuis bientôt 30 ans) et poète. Il vient de faire paraître « Kintsugi. Les cicatrices du temps » (Jumo Edition), recueil de trois poèmes en prose et de haïkus.
Pour écouter l’émission :
Il réside depuis 25 ans, à Mary (en Saône-et-Loire), petit village situé entre Montceau-les-Mines et Cluny. Fils de mineur, il a réédité en 2015 « Je me souviens des cicatrices bleues sur le corps de mon père« , un hommage à l’épopée du charbon, à ses racines et à son père (communiste et syndicaliste) décédé au fond de la mine.
Les cicatrices reviennent souvent dans l’oeuvre d’Alain MICHAUD. Celles nourricières de l’artiste qui a besoin de s’exprimer, d’extirper de lui l’oeuvre créatrice picturale et littéraire. Elles sont des traces, terme que notre poète affectionne tout particulièrement.
Le Kintsugi est un artisanat japonais qui date du XIVème siècle (également pratiqué en Chine). Il consiste à réparer les porcelaines dont on sublime les fêlures (les cicatrices) en les saupoudrant de poudre d’or ou d’argent. Tout l’art du Kintsugi est là. Ramené aux existences humaines, le Kintsugi consiste donc à masquer ses propres cicatrices, à recoller ses propres morceaux en se réparant soi-même. Il s’agit de permettre une renaissance de soi. La pratique artistique a indéniablement été le Kintsugi d’Alain MICHAUD : « C’est l’art qui me permet de vivre et de survivre« .
Notre invité aime composer des haïkus, petits poèmes japonais qui sont composés de trois vers, et les intègre dans ses textes en prose.
« J’écris comme je peins; c’est-à-dire très vite, d’instinct, sans beaucoup de retouches. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas beaucoup de travail au préalable. Je fabrique cela dans mon esprit. J’y pense beaucoup, et quand cela sort sur le papier ou sur la toile, c’est l’aboutissement , c’est le geste qui vient automatiquement après de grandes réflexions. Je retravaille surtout les textes.« confie Alain MICHAUD.
Jusqu’au 2 juillet 2017, Alain MICHAUD expose 40 encres de grande taille sur papier photographique aux écuries Saint Hugues, à Cluny.
Un entretien enregistré dans le Parc de l’Hôtel Vauban, à Avallon, le 27 mai 2017.
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